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Assemblées annuelles de la BAD : Ali Bongo Ondimba plaide pour une économie à forte valeur ajoutée

Lors de son allocution ci-dessous prononcée à la tribune officielle des Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD), le chef de l'Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba a plaidé pour une économie africaine à forte valeur ajoutée, appelant ainsi ses pairs à éviter de se baser uniquement sur la vente des matières premières.

Lors de son allocution ci-dessous prononcée à la tribune officielle des Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD), le chef de l?Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba a plaidé pour une économie africaine à forte valeur ajoutée, appelant ainsi ses pairs à éviter de se baser uniquement sur la vente des matières premières.
Mesdames et Messieurs,
Avant de commencer mon propos, permettez-moi d'exprimer mes remerciements à Monsieur Donald KABERUKA, Président de la Banque Africaine de Développement, qui m'a donné l'opportunité d?être parmi vous aujourd?hui, dans le cadre des 48èmes Assemblées Annuelles de la BAD, afin de partager devant cet auditoire, quelques réflexions sur « Ma vision macroéconomique de l'Afrique ».
Mesdames et Messieurs,
Les politiques économiques de nos Etats partent d'une vision et d'ambitions qui se nourrissent et se forgent à l'aune des aspirations multiples de nos concitoyens.
Il me semble nécessaire, à l'entame de mon intervention d'indiquer la destination future de notre Continent à savoir, « l'Emergence ».
Pour ma part, je considère l'Emergence comme étant, la nouvelle frontière de la prospérité à laquelle nos pays respectifs devraient pouvoir aspirer.
Au Gabon, nous avons mis en oeuvre le concept d'un « Gabon Emergent à l'horizon 2025 » en déclinant les orientations stratégiques et les programmes d'actions qui nous y mèneront.
Ainsi nous considérons ce concept comme étant la voie appropriée pour sortir d'une croissance économique faible, erratique et essentiellement tirée par les matières premières.
Avec une moyenne de 5 à 6%, la dynamique de croissance doit pouvoir perdurer et atteindre les deux chiffres, afin de générer suffisamment d'emplois et réduire la pauvreté.
Il est désormais impérieux que la croissance repose de moins en moins, sur le cours des matières premières constaté sur marché mondial, qui est non seulement aléatoire, mais aussi, non maîtrisable.
Je considère que nous devrions tenir compte des trois défis majeurs ci-après, qui à mes yeux, sont cruciaux pour l'Afrique aujourd'hui, il s'agit notamment de :
- L'accélération de la croissance économique et la diversification de ses sources sur le Continent ;
- La réduction de la pauvreté et des inégalités sociales ; - La nécessité d'assurer une gestion durable des ressources naturelles pour les générations futures.
Mesdames, Messieurs,
Vous conviendrez avec moi, que le Continent africain a le privilège de regorger d'importantes ressources naturelles.
Toutefois, force est de constater paradoxalement, qu'après des décennies d'exploitation et d'amenuisement de ces ressources, nos pays peinent toujours, à répondre efficacement à leurs besoins de base, comme le logement, la santé, la sécurité alimentaire ou le développement des infrastructures entre autres secteurs.
Ce modèle de développement dominant, n?est pas porteur car il ne valorise point les richesses pour les générations actuelles et compromet les perspectives de développement pour les générations futures. En outre, au niveau mondial, la gestion durable des ressources naturelles devient également une exigence impérative.
La surexploitation des ressources naturelles pour répondre aux défis de la croissance et de la pauvreté ou les préserver pour lutter contre les changements climatiques ? Voilà le dilemme devant lequel l'Afrique est placée !
Pour ses générations actuelles et futures et pour l'avenir de notre planète, le Gabon a fait son choix, il invite l'Afrique à s'engager dans la voie de la responsabilité en conciliant la valorisation de ses ressources dans une optique de gestion durable.
Il est désormais impératif de placer l'Homme au coeur de notre développement, de sorte à assurer un développement durable et une prospérité pour tous.
Le concept de l'Emergence que nous prônons et mettons en oeuvre, n'est pas un slogan ou un effet de mode.
Celui-ci doit aussi s'appuyer sur une population éduquée, ouverte et tolérante, terreau d'une classe moyenne, catégorie sociale qui sera majoritaire à l'horizon 2025.
Dans une démocratie majeure, le concept de l'Emergence doit également se refléter à travers la stabilité et la solidité de ces Institutions, qui garantiront l'Etat de Droit, la stabilité sociale, la promotion d'un dialogue politique de qualité et un fort sentiment d'appartenance à la Nation, au-delà des considérations ethniques, tribales où religieuses.
Notre vision d'un « Gabon Emergent » a été déclinée à travers une stratégie globale et cohérente dénommée « le Plan Stratégique Gabon Emergent » (PSGE).
Mesdames, Messieurs,
La qualité de "la gouvernance" constitue par ailleurs, un préalable à l?attractivité de tout pays. Dans un environnement globalisé, elle constitue un facteur majeur et déterminant pour tout investisseur potentiel.
Ainsi, au niveau institutionnel, la bonne gouvernance requiert d'une part, la consolidation des règles de l'Etat de Droit, la modernisation de l'Administration, mais aussi, la promotion du développement local, de la décentralisation et de la participation citoyenne.
La gouvernance économique quant à elle, requiert un assainissement du cadre macroéconomique dans nos pays, à travers une gestion rigoureuse des finances publiques, le développement de statistiques fiables comme véritables outils d?informations et d'aide à la décision économique, la standardisation aux normes internationales de l'environnement des affaires et une politique dynamique d'appui aux PME.
Le développement du capital humain pour sa part, doit permettre l'offre d?une éducation de qualité pour tous les citoyens afin de favoriser une ascension sociale équitable et avoir une population mieux formée.
Mesdames, Messieurs,
Un effort considérable sera requis, afin de permettre le développement des infrastructures de base (transport, énergie, télécommunications entre autres) pour favoriser sur l'ensemble de nos territoires, des pôles économiques de croissance, reliés par des infrastructures de qualité.
Notre Continent, dans son ensemble, doit résolument relever le pari de passer d?une économie de rente reposant sur les matières premières, vers une économie à valeur ajoutée et diversifiée.
Cette démarche constitue à mon sens, un saut qualitatif majeur dans la gouvernance publique en Afrique.
Mesdames Messieurs,
Je ne saurai terminer mon propos, sans rappeler à cette Assemblée, qu'il y a moins d'une semaine, l'Union Africaine a célébré son cinquantenaire en inscrivant sur son prochain agenda, le thème de « la transformation économique ».
C'est tout l'enjeu du Continent africain s'il veut aborder avec sérénité et succès son tournant économique.
Je vous remercie.